A l’heure où se chauffer peut parfois devenir un luxe, nombreux sont ceux qui envisagent le retour du chauffage au bois. Mais est-ce vraiment une bonne idée, combien cela coûte, est-ce efficace ?

Si l’on se base sur l’optique de vivre simplement, le chauffage au bois ne peut être que positif.

D’abord, comme le dit le proverbe, le bois chauffe 3 fois. Le bois chauffe quand on le coupe. Le bois chauffe quand on le range. Et enfin le bois chauffe quand on le brûle.

Par ailleurs, l’exercice réalisé quand on fait son bois permet d’économiser l’abonnement à la salle de sport. En effet, personnellement, je n’ai jamais vu un bûcheron ou même un agriculteur courir sur un tapis de course, ou faire des exercices sur un banc de musculation.

Avec le bois, l’exercice est gratuit, et vous fait même gagner de l’argent.

Enfin, ces deux précédents points sont à relativiser, et à considérer uniquement si vous vous chargez du travail. Concrètement, si vous vous faîtes livrer du bois sur palette, les bénéfices précédemment évoqués sont perdus.

Quel type de chauffage au bois choisir ? 

Plusieurs moyens de chauffage au bois peuvent être envisagés. Ils dépendront surtout de paramètres personnels, tels que votre budget, la configuration de votre habitat, …

Si à mon sens il existe un moyen de chauffage au bois à éviter, c’est bien la cheminée à foyer ouvert.

C’est à mon sens le moyen de chauffage au bois qui présente le pire ration avantages/inconvénients. En effet, parmi les inconvénients de ce système de chauffage, on peut notamment citer le faible rendement (de l’ordre de 10 à 20%, soit 80% de la chaleur qui est perdue), le risque d’incendie, le noircissement de la pièce alentour, … Bref, je ne cherche pas à donner des leçons, mais si on me demande, je déconseille.

Les autres moyens de chauffage au bois que je vais désormais citer sont dits à foyer fermé. Le feu est séparé de la pièce, ce qui limite les risques d’incendie, de diffusion de suie, et surtout, le rendement est bien meilleur (supérieur à 70% pour un appareil récent, voire 80%).

Je vais commencer par la cheminée à foyer fermé, qui dispose d’un rendement intéressant (70 à 85% pour des appareils récents) et présente une autonomie de 10h. Ce type d’appareil est généralement utilisé en complément d’appareils de chauffage plus classiques (exemple chauffage électrique) mais peuvent également être couplés à des diffuseurs de chaleur pour répartir par exemple la chaleur dans les chambres à l’étage.

Dans le même esprit vient le poele à bois, qui est sensiblement identique à la cheminée à foyer fermé en terme de rendement et d’autonomie.

Il est également important, quand on évoque le poele à bois, d’évoquer le poele à granulé. Certes, cet appareil présente de nombreux avantages, notamment une grande autonomie (1 à 5 jours pour certains) ainsi qu’un très bon rendement. Mais dans le cadre d’une vie simple, j’attire votre attention sur deux aspects : comment pouvez vous produire les granulés (vous êtes donc obligés de vous fournir auprès d’un fabricant ou d’un revendeur) et que se passe-t-il en cas de coupure d’électricité (le poele à granulé fonctionne en partie à l’électricité – en cas de panne de courant, vous n’avez plus de chauffage).

Le dernier appareil de chauffage est celui qui, je l’avoue, a ma préférence. Il s’agit du poele de masse. Concrètement, pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit d’une énorme masse de briques ou autre matériaux capable d’emmagasiner de la chaleur et de la restituer, avec en son milieu un foyer. Le but est alors de chauffer les briques qui vont restituer la chaleur progressivement. Les avantage de ce système : peu de bois et de temps sont nécessaires pour se chauffer. J’ai vu plusieurs reportages, ou des propriétaires dont l’habitat faisait au minimum 150m² se chauffaient uniquement avec 4 ou 5 stères de bois par an, soit en se débrouillant un coût de l’ordre de 100€ par an. Par contre, 2 inconvénients existent : le coût supérieur aux autres types de chauffage, ainsi que la place occupée et le poids assez considérable du système.

Reste également quelques dérivés, tels que la cuisinière à bois, qui en même temps qu’elle chauffe la casserole, chauffe la pièce autour. Et il existe également des systèmes de poele bouilleur, qui permettent d’associer à la cheminée ou au poele un système de chauffage d’eau, pour répartir cette eau chaude dans les radiateurs de la maison. Le poele fait alors office de chaudière.

Mais pour ma part, un bon système de chauffage (si possible au centre de la maison) avec éventuellement un bon répartiteur de chaleur suffisent largement. Sous réserve d’avoir, d’une part, une maison bien isolée (il ne sert à rien d’avoir un super système de chauffage si toute la chaleur s’échappe par les murs, les fenêtres ou le toit) et bien évidemment du bois…

Où trouver du bois de chauffage ?

Se chauffer au bois peut être une bonne option, sous réserve de disposer de bois de bonne qualité. Mais où le trouver ?

Acheter du bois en magasin

Vous connaissez tous les grandes surfaces de bricolage classiques, qui au moment de l’automne vont commencer à proposer du bois à vendre. L’avantage de ce système est que le bois est rangé sur palette et que vous pouvez vous faire livrer directement et ranger la palette dans le garage. Mais bien évidemment, il faut accepter de payer ce service.

Acheter du bois auprès d’un producteur

En consultant les petites annonces, ou tout simplement en discutant avec votre voisin si vous habitez à la campagne, vous trouverez facilement les coordonnées d’un producteur de bois. Il s’agit généralement d’une personne qui a un petit bois, ou qui s’occupe d’entretenir le bois d’une autre personne et dispose de ce fait d’une grande quantité de bois.

Attention toutefois à faire attention à certains points :

– Parfois, la livraison du bois peut se faire avec un tracteur et une remorque. Assurez-vous que l’engin puisse passer

– De nombreuses personnes sont déclarées, d’autres non. Méfiez-vous des risques encourus au niveau de la loi quand la personne ne déclare pas ses revenus.

Acheter ou créer un petit bois

Là, concrètement, on met un peu plus les mains dans le cambouis. On ne se contente plus de passer un coup de fil pour se faire liver.

Ca veut dire plusieurs choses. La première est qu’il va falloir assumer physiquement, en coupant le bois, en le faisant sécher, et en le transportant. Il y a un peu plus d’actions à mener.

Par ailleurs, il y a un autre aspect à envisager, c’est l’investissement financier. Il faut acheter un petit bois, ou un terrain sur lequel on va planter des arbres, puis le matériel de coupe (une bonne tronçonneuse et tout l’équipement de protection) sans oublier la remorque. Bref, on peut vite monter à 10.000€, voire 20.000€. Mais après cet investissement, le seul coup sera celui de l’essence et de l’huile à mettre dans la tronçonneuse.

Acheter des déchets de bois

Il peut être intéressant de se rendre dans une scierie à proximité de votre domicile pour y acheter des déchets (les dosses). Le coût est généralement assez faible (pour ma part, je paie l’équivalent de 2 stères de chêne 40€, soit 20€/stère). Toutefois, il faut prévoir une remorque pour aller les chercher, une bonne tronçonneuse pour les découper (le chêne est un bois dense) et un bon fendeur de bûche pour éclater les morceaux les plus gros. Mais cette technique, couplée à un bon poele de masse, vous permettre de vous chauffer pour une centaine d’euros par an.

Récupérer du bois gratuitement

Il peut s’agir de bois à donner (des voisins qui ont un arbre qui est tombé après une tempête, et dont ils souhaitent se débarasser). Mais en la matière, le bois le plus abondant reste les palettes qui jonchent les trottoirs des commerces en ville, ou les chantiers de construction. Sachez que le professionnels paient pour faire détruire ces palettes. Alors n’hésitez pas à leur demander si vous pouvez les prendre.

Attention toutefois aux palettes qui sont traitées. Préférez les palettes non traitées.

Par ailleurs, beaucoup vous diront que la palette encrasse votre conduit de cheminée (c’est du bois résineux). Mais un bon ramonage (essentiel pour éviter les risques d’incendie, même avec du bois classique), voire deux (par sécurité) chaque année vous tranquiliseront.

Au niveau du bois de récupération, je vous invite également à vous promener en forêt, ou sur les petites routes bordées d’arbres, durant l’automne. Vous n’aurez qu’à vous baisser pour ramasser quelques branches qui après quelques semaines au sec constitueront un formidable démarre-feu. Idem pour les cagettes que vous pouvez récupérer sur les marchés ou chez votre primeur. Vous débarassez les professionnels, et vous n’avez pas à acheter des produits chimiques ou un filet de bûchettes à 5€.

Pour résumer, le chauffage au bois reste une bonne option. Peu coûteux, voire gratuit, vous ne dépendez de personne et ne risquez pas de mourir de froid quand il y a une panne d’électricité. Vous n’avez pas à économiser durant des bois pour faire le plein de votre cuve, ni à vous poser la question du moment auquel il est préférable de commander pour disposer des meilleurs tarifs.

Certes, c’est du travail. C’est un mode de chauffage salissant, et généralement une journée de coupe de bois vous envoie vous coucher de bonne heure. Mais si l’on considère que certains arrivent à se chauffer avec un budget de 100€ par an, là ou d’autres atteignent un budget de l’ordre de 1500€ à 2000€ par an, je me dis que l’écart est considérable, et qu’un retour aux sources peut être bénéfique. Certes, couper et ranger mon bois vont me prendre plusieurs jours. Mais combien de temps me faut-il pour gagner les 1300 ou 1900€ de différence de budget ?

A l’heure ou le pouvoir d’achat des français est une très grosse problématique, revenir à une vie simple en chauffant au bois me semble être une excellente option. Sans compter que rien ne vaut, lorsque l’hiver est là, se retrouver au coin du feu avec un bon chocolat chaud…