Où est-il préférable de vivre ? A la ville ou à la campagne ?

A vrai dire, il n’y a pas de réponse toute faite. Tout dépend de vous, de vos attentes, de votre manière d’envisager la solitude, de votre vision du partage, et surtout de la manière dont vous avez été éduqué.

Ainsi, il peut être compliqué qu’un titi parisien s’épanouisse au fin fond de l’ardèche, et vice-versa.

Alors, faisons un tour d’horizon des deux hypothèses.

Vivre à la ville

La vie citadine est plus confortable, plus simple et éventuellement moins fatiguante, à condition de disposer des moyens nécessaires.

En effet, en ville, pas besoin de construire son habitat, il y a déjà tout ce qu’il faut sur place, mais encore faut-il avoir les moyens de se le payer. Plus la ville est grande, plus le prix au m² s’envole, au point que dans certaines grandes villes (Paris en tête), certaines personnes ne peuvent plus se loger (on a déjà vu des personnes salariées, disposant d’un revenu correct, devoir vivre sous des tentes à Paris, les loyers étant trop élevés).

Pour l’alimentation, c’est à peu près la même chose. On trouve de tout à moins 500m, à condition de pouvoir payer. Et sans être certain de la qualité de l’alimentation.

Par contre, la ville présente de gros avantages. A commercer par le travail, qui est souvent plus simple à trouver en ville qu’à la campagne. Il y a plus d’offres d’emplois, et surtout plus de chances que vous trouviez un poste en adéquation avec vos qualifications.

Autre avantage de la ville : les réseaux. C’est bien connu, en ville, il y a tout. L’eau courante, l’électricité, le tout-à-l’égoût (ne riez pas, le tout-à-l’égoût n’est pas présent partout), le téléphone et, graal suprême, internet en haut, voire très haut débit. Pour les inconditionnels du streaming et du téléchargement, s’éloigner de la ville peut être dramatique.

Enfin, l’avantage de la ville, c’est la proximité de tout. Cinéma, commerces, boulangeries, pharmacies, … Il y a tout ce qu’il faut, pour tout le monde. Et pas besoin de véhicule. La plupart des trajets peut se faire en transports en commun, en vélo, voire même à pied…

Bref, si on doit résumer, en ville, on trouve beaucoup de choses, sauf de la place. Les surfaces habitables coûtent cher, les jardins sont rares. Il est donc assez compliqué de disposer d’un jardin pour y faire son potager, voire élever des animaux. Quant aux enfants, ils doivent se contenter du parc et du salon… 

Vivre à la campagne

J’aurais tendance à dire que c’est tout simplement le contraire.

Ainsi, on transforme les avantages en inconvénients, et inversement.

Les petits appartements sans jardin deviennent de grandes maisons avec des centaines, voire des milliers de mètres carré de pelouse où les enfants peuvent construire des cabanes et jouer au foot.

Idem pour la création d’un potager vivrier qui peut désormais voir le jour, le petit élevage de poules ou de lapins, la possibilité de couper son bois pour se chauffer et réduire les factures… Sans oublier le fait qu’à la campagne, il n’y a ni voisin au dessus, ni voisin en dessous, et que d’une part, on n’est pas dérangés par les voisins, et d’autre part, on ne les dérange pas quand on fait une petite fête.

Bon, ça c’est pour les points positifs. Maintenant, voici les négatifs. A commencer par l’approvisionnement en réseaux. Je sais de quoi je vous parle, je suis entouré par les champs. Et je dois composer avec, ou plutôt sans :

– tout-à-l’égoût : eh oui, comme je vous le précisais un peu avant, ça existe encore. Et pour le coup, je ne suis pas prêt de l’avoir. Les conditions sont trop complexes. Du coup, c’est le recours à l’assainissement autonome (souvent appelé fosse sceptique) qui nécessite un peu plus d’entretien.

– connexion internet fiable : autant vous le dire tout de suite, j’ai abandonné l’idée de télécharger des films, voire même simplement d’avoir la tv sur internet. Je suis en bout de ligne, et le débit est catastrophique. Mais comme pour l’assainissement, il existe des alternatives. Pour la TV, j’ai recours à la TNT et à la bonne vieille antenne rateau (qui semble quand même plus fiable que la TV par la box – là au moins, il n’y a pas de risque de saturation de réseau…). Et pour internet, je n’ai pas encore sauté le pas, mais il semble qu’il existe des solutions par satellites pour les personnes telles que moi)

– Le gaz de ville : 3eme point où je risque de ne jamais être équipé, en raison du coût nécessaire à la mise en place. Concrètement, je ne serais jamais rentable pour le fournisseur… Mais bon, ça ne m’empêche pas d’avoir du gaz (en bouteille) pour faire chauffer les casseroles.

Le gros point négatif aussi, c’est l’éloignement de tout. Concrètement, on habite à 5kms de tous commerces. C’est-à-dire 5kms du supermarché, 5kms du boulanger, 5kms du tabac, … Bref, comme on dit, il ne faut pas avoir oublié le sel. Et en terme de déplacement, il faut vite opter pour le vélo, le scooter, voire la voiture, surtout quand il faut ramener la bouteille de gaz ou les packs d’eau.

Mais la vie à la campagne reste une formidable expérience. Certes, elle n’a aucun intérêt si votre vie consiste à regarder en boucle les nouvelles séries et à jouer en ligne aux jeux vidéos. Par contre, si vous aimez la vie simple, au milieu de la végétation et des animaux, si vous voulez que vos enfants puissent jouer tranquillement dans le jardin, c’est je pense la meilleure option.

Travailler à la ville et vivre à la campagne

A première vue, le choix n’est pas compliqué. Soit on aime la vie de la ville, soit on apprécie la tranquillité de la campagne, mais on peut difficilement être attiré par les deux.

Et pourtant, ce genre de personnes existe, et je suis bien placé pour le savoir puisque j’en ai fait partie pendant près de 10 ans.

A l’époque, le choix était plus économique qu’autre chose. Certes, j’aime la campagne et la nature, mais j’attachais aussi beaucoup d’importance, à la sortie de mes études, à ma réussite professionnelle.

C’est pour cette raison que je travaillais sur Paris, et vivais en Normandie.

La vie était alors très rythmée : Arrivée à 6h00 à la gare, pour prendre le train, direction Paris, où je passais la journée, puis reprenais le train à 18h50 ou 19h50 à la gare Saint Lazare, pour finalement arriver à mon domicile à 20h30 ou 21h30. Bref, juste le temps de manger un morceau et de commencer à préparer mes affaires pour le lendemain. Honnêtement, si c’était à refaire, je ne suis pas certain que je le referais. Cette vie est épuisante, stressante, et n’a absolument aucun intérêt. A quoi bon avoir un grand jardin si on ne peut pas en profiter ?

Par ailleurs, si on intègre l’aspect éco-responsabilité dans l’équation, on se rend compte qu’on va droit dans le mur. Certes, j’utilisais le train. Mais jusqu’à preuve du contraire, le train utilise de l’électricité qui n’est pas une énergie si propre que cela aujourd’hui…

Cette vie, j’ai pu la changer grâce à mon métier qui me permet de travailler d’un peu n’importe où, sous réserve de disposer d’une connexion internet qui tienne un minimum la route. Et ce changement était nécessaire. Je me souviens d’un collègue qui m’avait dit à l’époque : « Dans la vie, il existe 2 luxes : l’espace et le temps ».

Certes, j’avais l’espace… Mais le temps… J’ai commencé à bouger quand j’ai pris conscience que je passais 13% de mon temps global (soit environ un mois et demi par an) dans les transports. En faisant le calcul, cette pratique mal réfléchie m’a fait perdre plus d’une année de ma vie, sans compter le coût financier des abonnements 🙁

C’est la raison pour laquelle je pense qu’il faut réellement trancher. Soit on aime la ville, soit on aime la campagne, mais il me paraît difficile de concilier les deux.

De la même manière, je ne comprends pas les citadins qui quittent la ville et empêchent les coqs de chanter, ou le clocher de l’église de sonner. Certes, ça peut piquer à 07h00 quand on a fait la fête la veille, mais c’est la vie à la campagne. C’est comme cela que ça fonctionne, et il me semble déraisonnable de vouloir changer cela.